L’aventure de la Cie Copier Coller débute par une rencontre, celle de Tidiani N’Diaye (alors jeune danseur au sein de la formation Donko Seko à Bamako) et Gilles Jobin, chorégraphe suisse venu y donner des ateliers. Ensemble, ils partagent une problématique : Comment développer un projet durable au Mali, qui permette aux jeunes danseurs et danseuses malien.nes d’avoir accès à des ressources et à une économie viable afin de développer leurs pratiques ?
C’est ainsi qu’est née l’idée de créer « Copier Coller », centre de danse et de ressources multimédia mis en place et géré par des danseurs bamakois pour la communauté de danse contemporaine locale. Soutenu par la Cie Gilles Jobin, il s’agissait alors d’un espace de création artistique, de ressources multimédia à disposition des danseurs de Bamako et d’un petit cyber- café leur permettant de générer des emplois et des revenus financiers. Située dans le Quartier populaire de Sabalibougou, l’Association Copier Coller a ainsi ouvert ses portes en août 2010. Dès lors, elle a investi divers lieux à Bamako et continue à mettre en place des activités en rapport avec la danse, le numérique et la formation.
Après deux années d’études au CNDC d’Angers, Tidiani N’Diaye fonde l’antenne française de l’association en 2013, qui deviendra alors sa compagnie de création. Profitant du jumelage des villes de Bamako et Angers, la compagnie apporte soutien matériel et financier à son antenne malienne, continuant ainsi ses activités de développement local tout en s’encrant petit à petit dans le paysage culturel français. Depuis 2013, ce sont pas moins de huit pièces qui ont été produites : Naturel Mystique (2015), Moi, ma chambre, ma rue (2016), Bazin (2017), Wax (2020), Caméléon (2020), Mer Plastique (2023), Fila fila mana ni (2023). Deux films de vidéo danse : Caméléon (2020), Ressac (2023), ainsi que diverses actions culturelles auprès d’écoles, d’associations ou de quartiers défavorisés.
L’objectif de ces deux facettes de l’association est de faciliter l’accès des compagnies de danse émergentes du Mali aux nouvelles technologies du spectacle, à un équipement technique de niveau professionnel, encourager le partage des expériences, et créer une passerelle entre les artistes, les pratiques et les savoirs des deux continents.
C’est ainsi qu’assez naturellement le Festival BAM à vu le jour en 2018 à Bamako. Impulsé par Tidiani N’Diaye et Arthur Eskenazi (dramaturge avec lequel il collabore à l’écriture de ses projets depuis 2016) BAM s’est tout de suite imaginé comme un espace temps ou se faire rencontrer des pratiques et des artistes de plusieurs continents, sélectionnés notamment pour leurs capacités à entrer en résonance avec la scène contemporaine malienne. Au travers du festival, et grâce aux activités et au réseau européen de la compagnie, c’est aussi une activité d’accompagnement de jeunes artistes africains qui à vu le jour. Plusieurs éditions ou invitations ponctuelles du festival ont eu lieu en France (notamment lors de la saison Africa 2020) qui ont permis à de nombreux artistes africains de venir présenter ou produire leur travaux sur les scène françaises (Daouda Keita, Adiara Traoré, Bibata Maiga, Fatoumata Bagayoko, Kaisha Essiane, Eddy Ekete, Alou Cissé Zol, Agathe Djokam, Rachelle Agbossou)
En 2020, Tidiani N’Diaye entreprend la construction du site de Siby, à quelques kilomètres de Bamako qui accueillera la seconde édition malienne du festival BAM en 2021. Plateau de répétition, atelier d’artistes, cuisine, chambres et sanitaires, Siby se destine aujourd’hui à l’accueil en résidence et à l’accompagnement en production de jeunes artistes africains. Copier Coller continuant son travail d’acheminement de matériel professionnel depuis l’europe qu’il continue de mettre à disposition pour des évènements culturels locaux.